Mariève Lacroix
- Université d'Ottawa (Ontario)
- Conférence(s):
Ciblées essentiellement sur la personne humaine dans une perspective de droit privé et comparé, ses recherches sondent les particules d’existence juridique de la personne au regard de sa responsabilité civile, de ses droits fondamentaux et du statut juridique du corps, notamment au moment du décès.
Vice-doyenne aux études de 2016 à 2019, elle est depuis titulaire de la Chaire-miroir Ottawa-Lyon, Les avatars de la personne et les enjeux contemporains du droit privé de la responsabilité, avec le professeur Olivier Gout de l’Université Jean Moulin Lyon 3, ainsi que co-directrice, avec le professeur André Bélanger, du Centre sur les cultures juridiques et le droit civil à l'Université d'Ottawa. Les intérêts de recherche et d’enseignement en droit privé (obligations, personnes et responsabilité) et comparé (systèmes juridiques alémanique, belge, français et helvétique) de la professeure Lacroix incluent la recherche fondamentale et certaines dimensions plus pratiques. Elle a développé trois axes de recherche.
D’abord, la matière de la responsabilité civile, dont elle renouvelle l’étude, la présentation et la compréhension par une analyse théorique fondamentale des concepts qui structurent son édifice. Dans une visée plus pragmatique, elle poursuit une étude de la responsabilité civile confrontée à des professionnels dûment identifiés, notamment les avocats, les notaires, les juges et les forces policières. Plus spécifiquement, ses travaux publiés sur la responsabilité des forces policières ont été cités par la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Kosoian c. Société de transport de Montréal, 2019 CSC 59, et par la Cour d’appel du Québec dans l’arrêt Procureur général du Canada c. Manoukian, 2020 QCCA 1486. Elle a été invitée à être conseillère éditoriale pour le JurisClasseur Québec – Responsabilité civile professionnelle des Éditions LexisNexis au Canada.
Ensuite, elle nourrit des réflexions critiques sur les droits fondamentaux de la personne suivant un arrimage de deux instruments normatifs dans le panorama québécois, soit le Code civil du Québec et la Charte des droits et libertés de la personne. Si le principe matriciel de la dignité humaine, notamment à la mort, l’intéresse tout particulièrement, une conceptualisation renouvelée du droit à la réputation, ainsi qu’une perspective du droit à la vie privée par sa composante de l’image (l’égoportrait) stimulent son intérêt. Par voie analogue, elle a proposé la reconnaissance d’un droit nouveau en droit privé québécois, soit le droit à la vie familiale.
Enfin, elle appréhende le statut juridique du corps humain au moment du décès, qui oscille entre un sujet et un objet de droit. Pour ce faire, elle favorise une analyse transversale des droits de la personne, des biens et des obligations afin de favoriser un traitement adéquat du cadavre humain.