L'émancipation de la théorie relationniste du droit

Date de la conférence: vendredi 13 mai 2022

Penser le droit à partir des liens entre sujets, c'est prendre en compte leur autonomie dans les relations et donc leur émancipation. En droit romain, on l'a vu avec M. Smith, le fils n'était pas sujet de droit vis-à-vis du Pater familias mais plutôt un objet que l'on vend avec une possibilité ritualiste d'en sortir après trois ventes.

Aujourd'hui on peut bâtir une théorie du droit à partir de la notion de relation supposant une autonomie dans l'interdépendance, une émancipation interne à la relation que l'on peut aussi nommer liberté juridique. Il s'agit d'une émancipation interne à la notion de rapport de droit supposant aussi la prise en compte des affects (1). C'est la position aujourd'hui de J. Nedelsky de l'université de Toronto, mais qui est aussi commentée dans un ouvrage de référence germanophone. En allant plus loin, on peut montrer que la relation est première en droit d'un point de vue logique et que l'on peut penser avec elle des questions contemporaines en droit de l'environnement, en droit des communs, mais aussi en droit de la famille (rapport beaux-parents/beaux-enfants, etc.), en droit public, en droit du travail ou en procédure. Sans bien connaître ce domaine, il apparaît que la relation est une notion clef dans l'émancipation des droits autochtones (avec E. Glissant notamment). On peut donc dénouer certaines questions grâce à une approche relationnelle du droit. Non seulement dans la sphère francophone (le relationisme est bien présent dans le Code civil québécois) mais aussi depuis longtemps dans la sphère germanophone, plus difficilement dans la sphère anglophone et aujourd'hui en Asie, en particulier dans le Code civil chinois. On peut parler d'émancipation de certains questions de droit grâce à la théorie relationiste (2).

On aboutit alors à une théorie du droit qui peut s'émanciper d'autres théories massives et impressionnantes fondées sur les normes, l'institution ou le droit subjectif. Il s'agit alors d'une émancipation de la théorie relationiste du droit vis-à-vis des autres théories du droit (3).

Conférence par zoom le vendredi 13 mai 2022 de 13h00 à 14h30 (Montréal) / 19h00 à 20h30 (Paris).

 

Lien de la conférence: https://uqam.zoom.us/j/88573641712

Conférencier(e):
Emmanuel Jeuland

Emmanuel JEULAND a obtenu son Master de droit à l’Université de Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et un LL.M à King’s College (Londres). Sa thèse sur le droit des obligations met l’accent sur la substitution de personne dans le procès et le contrat.

Il est l’actuel co-Directeur du master Systèmes de justice et procès de l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne et co-fondateur de l’Ouvroir de droit potentiel (Oudropo,,). Il a publié des manuels et des essais en droit processuel et à propos des relations juridiques.
Emmanuel JEULAND completed his Master of Law at the University of Paris 1 Panthéon-Sorbonne and holds an LL.M from King’s College (London). His PhD on the law of obligations focused on the procedural law relating to the substitution of persons in contractual matters. He is currently the co-Director of the Master’s Program on Systems of Justice and Litigation at the University of Paris 1 – Panthéon-Sorbonne and the co-founder of the Opener of Potential Law (Openpolaw,,). He has published textbooks and essays on procedural law and legal relations.

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